GIRAN : bilan d'une décennie
Il y a dix ans, le 30 mars 2014, Jean-Pierre GIRAN était élu maire d’Hyères les Palmiers.
(à un ou 2 détails près)
À l’instar de nos confrères de Var-Matin, nous avons souhaité nous aussi dresser le bilan de ses dix années de règne.
Mais, en ce jour solennel, il ne fallait surtout pas retomber dans nos travers habituels et nous ne parlerons donc pas cette fois-ci de marchés pipés, de fausses factures, d’accointances mafieuses, de permis de construire sulfureux, de selfies, de népotisme, de lots de plage houleux, de bétonnage, de fermetures d’écoles, de vente des bijoux de famille, de « connards », de bâtiments qui s’écroulent, de dernière séance, de narco-employés municipaux, de commerçants à l’agonie, d’injures publiques, d’écoutes téléphoniques caliente, de tentatives de putsch avortées, d’affairisme, de doubles clés de bras, de franc-maçonnerie, de tyran, de Dolce Vita ou bien encore de promotion canapé.
Que nenni !!! Pour dresser le bilan de ces deux mandats, nous avons choisi cette semaine de vous donner simplement 2 chiffres qui nous semblent révélateurs de la politique actuellement menée.
Tiré d’un fichier national listant l’ensemble des permis de construire délivrés dans l'hexagone (à consulter ici), le premier chiffre qui doit marquer les esprits est celui de la surface totale de plancher construite à Hyères entre avril 2014 et aujourd’hui : 267 257 m².
Soit l’équivalent de 38 stades de foot ou bien encore de 214 piscines olympiques (ça en fait des petits bains...).
En une décennie, près de 4070 logements sont donc sortis de terre (11% du parc immobilier total), ce qui fait de la ville d’Hyères une des meilleurs élèves de la Métropole en terme de constructions puisqu’elle représente à elle seule 1/6 de l’objectif annuel fixé pour les 12 communes de la TPM.
Le deuxième chiffre est également éloquent puisque notre commune a perdu 2117 habitants en 10 ans ; passant de 57.645 en 2014 à 55.528 hyérois(es) en 2023.
On aurait pourtant pu s’attendre au contraire à une forte poussée démographique vu la politique de construction actuellement menée et le nombre record d'appartements construits.
Se pourrait-il, dans une ville où on compte pourtant 1 agence immobilière pour 290 habitants, que l’offre de logements soit inadaptée ?
Au cours de ces deux mandats, tandis que les constructions fleurissaient partout dans la commune, l’emploi baissait, le chômage augmentait, des classes d’école (et même une école) fermaient et la population diminuait, sauf peut-être pour les tranches d’âges de 60-74 ans et de +74 ans qui, selon l’INSEE, sont les seules à avoir progressé (+5%).
Partant de ce constat et sachant également que la commune n’est plus en carence de logements sociaux (c’est du moins ce qu’affirmait le maire le 20 janvier dernier dans les colonnes de Var-Matin), on peut légitimement se demander pourquoi on s’entête dans ces conditions à construire, sauf à vouloir peut-être satisfaire l’insatiable appétit des promoteurs ?
Anniversaire oblige, nous ne conclurons pas cet article comme à notre habitude, par un jeu de mots satirique ou par une tournure assassine, mais avons plutôt choisi de laisser cette fois-ci le mot de la fin à un des principaux soutiens de Jean-Pierre GIRAN pendant sa première campagne municipale, en l’occurrence Xavier BERTRAND, ancien ministre et candidat malchanceux aux primaires LR de 2021.
Le 28 janvier 2014, lors d’un apéritif-débat organisé à Hyères au restaurant « La Coupole », au cours duquel il avait littéralement mis le feu à son auditoire (décidemment…), celui qui était encore à l'époque député maire de Saint-Quentin déclarait devant les journalistes : « J’ai été scié de voir qu’Hyères avait perdu des habitants dans un département qui ne cesse d’en gagner. Une ville qui perd des habitants n’est pas en bonne santé et elle mérite d’avoir quelqu’un d’autre à sa tête ».