Quand on aime NOAILLES, on ne compte pas !
Ces derniers jours, la Villa Noailles s'est retrouvée une nouvelle fois sous les projecteurs, non pas cette fois-ci pour un défilé haute couture mais pour sa collection... de factures.
La gestion financière de l'association qui la dirige depuis 22 ans vient en effet d'être passée au crible par le Ministère de la Culture qui épingle dans un rapport sans concession sa gouvernance défaillante ; pointant du doigt près de 4 millions d'euros de factures impayées.
Figure emblématique du monde de la Mode depuis des décennies, Jean-Pierre BLANC, directeur de la villa Noailles serait-il donc en train de tomber de son piédestal ?
Grandeur et décadence de celui qui avait déroulé le tapis rouge à Karl LAGERFELD pour les 30 ans du festival d'Hyères.
Une visite marquante (et un recueil de photos noir et blanc du Maestro tiré à 1500 exemplaires) qui a sans doute propulsé la Villa sur la scène internationale, plaçant Hyères parmi les grands festivals de la Mode, derrière Paris, Milan, New-York et Londres.
Il faut bien rendre à César ce qui (ne) lui appartient (pas) : Jean-Pierre BLANC n'a pas son pareil pour offrir à Hyères aux jeunes créateurs un espace unique au monde d'expression artistique, même si son look personnel – bleu de chine élimé et cheveux gominés à l'huile de sardine – laisse parfois perplexes les fashionistas qu'il y invite.
On dit de lui qu’il sait parfaitement s’entourer et aller chercher les financements là où ils se trouvent. Le problème ? Quand il trouve un million, il en dépense deux…
Visionnaire pour les uns, opportuniste pour les autres, une chose est certaine, ce n'est assurément pas un gestionnaire... C'est en tout cas ce que révèle une enquête sans complaisance de France Bleu, signée Christelle MARQUES (lire ici), sur « la gestion calamiteuse mise en place par la direction du centre d'art Villa Noailles à Hyères ».
Train de vie somptuaire, ardoises de plusieurs millions d'euros, thalassos payées sur le dos de la comtesse, salaires substantiels à cinq chiffres, cet article pointe du doigt le petit monde hyérois de la Mode, un univers visiblement pas vraiment tout BLANC...
A la lecture de cet article au vitriol sur celui que l'on surnomme « le roi du Levant », un autre Jean-Pierre lui aussi adepte du naturisme, a bien failli s'étrangler : « Comment ? Lui a droit aux thalassos, et moi aux lavabos ? ».
C’est en quelque sorte l’arroseur arrosé car, après s'être vanté sur tous les toits de l'excellence de ses finances publiques, notre agrégé d'économie de maire s'avère finalement incapable de lire un simple bilan comptable ? Année après année, Jean-Pierre GIRAN continue en effet d'accorder de généreuses subventions à l’association « Villa Noailles », sans jamais s'alarmer des dépenses somptuaires de déplacement, de mission et de réception (1,2 million d'euros pour la seule année 2023).
A sa décharge, il n'est pas le seul à avoir fermé les yeux. A l'époque où l'autre Jean-Pierre était b(l)ankable, les invitations à la Villa pleuvaient sur le ghotta hyérois. Tout le monde se pressait pour avoir la chance d'y croiser Karl, Azzedine, John, Paco, Jean-Charles ou bien encore le couple présidentiel, Emmanuel et Brigitte MACRON (sauf peut-être Jean-Pierre GIRAN qui, pour la venue de ces derniers, ne faisait pas partie des invités).
Seulement voilà : derrière les flashs, les robes de créateurs et les photos tirées sur papier glacé, les dettes s'accumulaient ; des factures au format XXL qui contrastaient avec la ligne anorexique des mannequins, des créances payées plus d'un an après, du moins lorsqu'elles l'étaient.
Pourtant, tout le monde savait mais personne ne disait rien, évidemment ; chacun préférant se Noailler dans l'ivresse du champagne qui coulait à flots plutôt que d'affronter la triste et ennuyeuse réalité comptable. La fête était belle, incontestablement, surtout pour ceux qui y participaient ; le contribuable, pour sa part, restait à la porte.
Hélas pour Jean-Pierre BLANC, toute cette affaire tombe malheureusement en pleine pré-campagne électorale et on assiste aujourd'hui à Noailles à un véritable festival... d’hypocrites ; tous les futurs candidats se sentant bien obligés de réclamer des comptes mais pas trop fort tout de même, lavant tous plus BLANC que BLANC mais du bout des lèvres seulement ; veillant surtout à ne pas trop étriller leur ancien hôte si généreux (avec l'argent des autres). Sait-on jamais, suivant comment tournerait la campagne ?
Surtout pas de vague, sauf évidemment pour les thalassos…
Première candidate déclarée aux élections municipales, Véronique BERNARDINI semble aujourd'hui se réveiller après 9 années passées dans la majorité municipale. Elle exige en effet maintenant de la part du maire des « clarifications » alors qu’elle a pourtant voté toutes les subventions accordées avec sa triple casquette d’élue, qu'elles soient municipales (156 000 € en 2024), métropolitaines (474 000 €) ou bien encore départementales (1,6 millions d'€).
William SEEMULLER, adjoint spécial à Port-Cros, sort lui aussi du silence : « la Villa a toujours été un barrage face à l'exclusion et l'intolérance ». Noailles, le dernier rempart contre le RN : voilà un argumentaire bien rodé par toutes nos élites bien pensantes, qui justifierait donc selon William SEEMULLER les chèques en BLANC de Jean-Pierre ?
Pour faire rempart au RN, on aurait également pu construire un beau mur anti-facistes avec ces 4 millions d'euros ?
Notons d’ailleurs que le directeur de la Villa Noailles, n'hésitant pas pour le coup à sortir de sa réserve, a lui aussi appelé en son temps à voter MACRON pour contrer l'ancien FN. Pas folle, la guêpe...
De là à imaginer qu'il ait pu ensuite bénéficier d’une certaine indulgence de la part de l’administration vis à vis de ses méthodes de gestion pour le moins atypiques, il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons évidemment pas, même si on ne peut que constater le défilé incessant à la Villa Noailles des ministres successifs de la Culture, du moins jusqu'à ce qu'une certaine dissolution ne passe par là...
Ce « protectorat » aurait-il pris fin avec la nouvelle tenancière du 3, rue De Valois ?
Aujourd'hui cloué au pilori, Jean Pierre BLANC pense peut-être que : « Rachida m'a tuer ! ».
Ironie du sort, c'est François CARRASSAN, son ex-ami intime (et parrain de son fils ainé) qui a sonné l'alarme. L'épisode des poupées gonflables en 2022 ou le faux centenaire de la Villa Noailles en 2023 (une énième prétexte pour faire la fête aux frais du contribuable ?) ont sans doute eu raison de la patience de l'adjoint à la culture.
Il s'en était en effet épanché dans un livre intitulé « Si Noailles m'était contée », qu'il aurait sans doute été plus judicieux, dans ce contexte, d'appeler « Si Noailles m'était comptée ».
Malheureusement, il se contentera de ces quelques lignes trempées dans la ciguë et n'ira finalement pas plus loin.
Dommage par exemple qu'en tant qu'élu métropolitain il ne se soit pas opposé aux subventions de TPM octroyées à l'association Villa Noailles en 2022 (1,22 M€) et en 2023 (1,665 M€)... ou bien encore qu'il n'ait pas saisi le procureur de la République si la situation était aussi préoccupante qu'il l'affirmait ?
D'autant plus que le procureur de Toulon est déjà, semble-t-il, informé de certains aspects de ce dossier puisqu'il a fait perquisitionner l'hôtel de la Métropole TPM le 11 mars 2025, pour une affaire supposée d'emploi fictif impliquant... le beau-fils d'Hubert FALCO, qui aurait (ou pas ?) occupé le poste de vaguemestre à la Villa Noailles.
Interrogé au sujet de cette perquisition, le nouveau président de la Métropole déclarait dans les colonnes de Var Matin ne pas savoir de quoi il s'agissait, ni même en connaître le motif. Mouais, mouais, mouais...
Plus récemment, des fonctionnaires de TPM auraient également été auditionnés dans le cadre de cette enquête (certains parlent même de gardes à vue sans que nous n'ayons pu en avoir confirmation). Les choses semblent se précipiter et probablement que Jean-Pierre GIRAN, pris entre deux feux, sera bien obligé, un jour ou l'autre, de choisir entre la pechte et le choléra.
Une dernière question nous taraude : qui donc a bien pu mettre en vente la Villa Noailles en décembre dernier sur le site leboncoin.fr, pour 3,5 millions d’euros, soit très exactement le montant de la dette fournisseurs ?
Peut-être un(e) proche de Jean-Pierre BLANC lassé(e) d’être pressé(e) comme un citron ? Un fournisseur fatigué de réclamer en vain son dû ? Ou bien encore un élu de la majorité, habile stratège, voulant préparer discrètement le terrain pour l'Institut Français de la Mode qui devrait investir cet été les murs de feu l'école Michelet pour y organiser ses masterclasses ?
Quoi qu'il en soit, au vu des interventions dans la presse, la majorité prend l’eau puisque, après François CARRASSAN, c’est au tour d’un autre François, CORNILEAU cette fois-ci, de dénoncer courageusement cette gabegie artistique, « ces invraisemblables frasques » et tout « cet argent dilapidé ».

François CORNILEAU (Union des Hyérois)
en compagnie de David GIRARD (DIRCAB)
lèvent leur verre à la santé (économique)
de la villa NOAILLES
La gestion calamiteuse de l'association Villa Noailles : un secret de polichinelle dans le petit monde de l’entre-soi hyérois et métropolitain. Et il est d'ailleurs assez tentant d'oser un parallèle avec le club de basket HTVB car, du temps de l'ancien dirigeant, Philippe LEGNAME, le club était en effet lui aussi gavé de subventions publiques (78 % de son budget). Et malgré ses démêlés judiciaires (condamnation pour prise illégale d'intérêts, faux et usage de faux et détournement de fonds) parfaitement connus de tous nos politiques depuis plus de 30 ans (lire ici), jamais au grand jamais le robinet des subventions publiques ne s'est tari. À l’époque, Jean-Pierre GIRAN avait annoncé vouloir porter plainte. L’a-t-il au moins fait ?
A Noailles, celui qui est à la fois maire et président de la Métropole a également tout loisir de déposer plainte, aidé en cela par le rapport du Ministère de la Culture, en s'accordant si nécessaire la protection fonctionnelle (il l'a déjà fait tant de fois pour beaucoup moins que cela...).
Mais mieux vaut-il sans doute ne pas souffler sur les braises et continuer plutôt à profiter en attendant du carnet d'adresses long comme le bras de Jean-Pierre BLANC.
Finalement, après mûre réflexion, un simple toilettage du conseil d’administration suffira amplement ! Jean-Pierre BLANC est même déjà recasé à la direction artistique loin, espérons-le, du tiroir-caisse. L’objectif : tenir bon jusqu’au 40ème festival international de la Mode, prévu en octobre. Et après ? Advienne que pourra...
Mais le nouveau directeur arrivera-t-il à canaliser son prédécesseur ? Rien n'est moins sûr ; connaissant en effet le caractère singulier de Jean-Pierre BLANC à qui personne ne peut apparemment jamais dire non. Il est pourtant urgent de juguler cette affaire dite de la « Villa Noailles » qui s’étend désormais comme une trainée de poudre à la presse nationale et internationale ; le journal Le Monde s’apprêtant à publier à son tour un article sur le sujet.
Le réseau de Jean-Pierre BLANC, qui comprend notamment Baptiste ROSSI, la plume d'Emmanuel MACRON, arrivera-t-il à éteindre cette fois-ci l’incendie ? Cela finira-t-il enfin par faire pshitt, comme tous ces magnums sabrés à la Villa ?
Quoi qu'il en soit, une chose est certaine : qu'importe les quelques ardoises laissées à la Villa – même si elles écornent quelque peu son image – le festival international de la Mode d'Hyères continuera de rayonner encore longtemps bien au delà des murs de notre commune.
Car c'est bien connu, « quand on aime Noailles, on ne compte pas ! », comme le disait à juste titre le généreux et très inspiré Jean-Pierre GIRAN lors de l'inauguration de l’annexe de la Villa Noailles, le 9 juillet 2020.
Par la suite il nous démontra que c'était effectivement le cas... A Noailles, on ne compte pas voire même... on ne compte plus !
À moins évidemment, au regard de l'ampleur médiatique qu'est en train de prendre cette affaire, que tout ceci ne soit qu'un génialissime coup de com' du nouveau directeur artistique ultra-créatif de la Villa Noailles ? Ni plus, ni moins qu'une campagne de pub. savamment orchestrée par Jean-Pierre BLANC lui-même avant le 40ème festival, afin de faire dès à présent le buzz sur la nouvelle collection print'endetté...