Fête du livre à Hyères : François CARRASSAN - SURÉ
Hier matin, la fête du livre s'anime joyeusement : les stands se mettent en place au forum du Casino, les librairies déballent leurs cartons, les bénévoles courent dans tous les sens, c'est l'effervescence : plus de 150 auteurs ont répondu présents à l’invitation de cette 11ème édition.
Parmi eux, Jean-Claude GROSSE, à la tête de la maison d'édition « les cahiers de l'égaré » depuis 1988, installe soigneusement ses ouvrages sur les deux tables de son stand, situé sur la gauche, à l'entrée du forum.
Sur le dessus de la pile, un livre bien en vue : celui de l'adjoint hyérois à la culture, François CARRASSAN, intitulé « Si Noailles m'était comptée » qui est au cœur de la polémique actuelle sur la Villa Noailles. Dans son brûlot, l'élu y dévoile en effet les dérives financières de l'association qui pilote la Villa Noailles, et qui, à grands renforts de subventions publiques, y organise depuis près de 40 ans le Festival international de la Mode, de la photographie et des accessoires.
Pendant que Jean-Claude GROSSE dispose encore quelques titres, voilà qu'Olivier ROUARD, directeur général des librairies Charlemagne et co-organisateur de l'événement, arrive sur son stand. Voyant que le livre polémique sur la Villa Noailles y est exposé, il le prévient aussitôt : « surtout, pas de livre d'élus sur votre table ».
Une demande d’autant plus surprenante qu’à seulement quelques mètres de là, la Présidente de l’Assemblée nationale, Yaël BRAUN-PIVET, s’apprête à dédicacer son propre ouvrage, À ma place, sous les regards bienveillants de ces mêmes organisateurs. Deux poids, deux mesures ?
Il faut dire que l'article sur la Villa Noailles paru le matin même dans le journal le Monde, signé Roxane AZIMI (lire ici), n’a sans doute pas arrangé les choses. A peine l’encre du journal sèche, déjà la polémique enfle...
Jean-Claude GROSSE, contraint et forcé, s'exécute et retire alors discrètement de la vue les livres incriminés.
On respire : il n'y aura pas d'autodafé !
Voilà comment celui qui, de par sa profession, devrait être un libre penseur, devient malheureusement un libraire censeur, sur l'autel du politiquement correct.
Reste à savoir si c'est de sa propre initiative ou sur injonction qu'il l'a fait ?
Sur les réseaux sociaux, hier soir, Jean-Claude GROSSE raconte l'épisode et n'est apparemment pas décidé à en rester là. Il prévient qu'il mettra le lendemain une affiche sur son stand informant les lecteurs que le livre est malgré tout disponible sur simple demande.
Mettra-t-il sa menace à exécution ? C'est ce que nous verrons bien ce matin à l'ouverture des portes du forum du Casino...
Mais, à sa décharge, le directeur général de Charlemagne n'est pas le seul à s'essayer à l'art de la censure.
Dans le journal Var Matin du 17 mai 2025, on apprend en effet que l'association « Villa Noailles » veut clouer le bec de François CARRASSAN ; annonçant que son avocat a demandé à notre Salman RUSHDIE local, auteur des versets Noailliques, de « retirer sous 24 heures ses publications ».