Giran Pétain Plomb

Mais quelle mouche a donc piqué Jean-Pierre GIRAN lors du conseil municipal du 19 novembre dernier ?

Lui dont le calme est pourtant proverbial, s’en est pris violement ce jour-là et à plusieurs reprises au gabian déchaîné, pétant littéralement les plombs en direct en éructant « le gabian, c’est de la merde !!! ».

On peut comprendre le langage vert employé par notre sémillant septuagénaire sans doute ulcéré que sa plainte à notre encontre ait été classée sans suite (sic). C’est de bonne guerre sachant que nous l’étrillons régulièrement depuis plus d’un an.

En revanche, il a totalement dérapé et perdu tout sens de la mesure et du discernement en comparant nos articles satiriques aux délations du sinistre régime de Vichy. 




Article Var-Matin du 20/11/2021

Tout simplement parce que nous ne sommes plus en 1940 et qu’il ne risque pas la déportation à cause de nos « supposées » délations, seulement la mise en examen, au pire la condamnation…

Une nouvelle fois, force est de constater que, dans un débat, lorsqu’on est à court d’arguments, on finit invariablement par traiter l’autre de nazi ou de collabo. C’est ce qu’on appelle la loi de Godwin et nous en avons ici la plus éclatante des démonstrations.

Que dire également de ce procès de Moscou auquel nous avons eu droit lors du conseil municipal, bien évidemment sans aucune possibilité de défense ou de contradiction ?

Dans cette entreprise savamment orchestrée de dénigrement du gabian, le maire a également pu compter sur l’aide inconditionnelle de notre presse locale qui a repris in extenso son intervention sans prendre la peine de recueillir le témoignage contradictoire des personnes mises en cause ; poussant même le zèle jusqu’à préciser le prénom de notre directeur de publication que le maire n’avait pourtant pas cru bon d’indiquer.

Bien entendu, le « journal » a ensuite refusé le droit de réponse auquel le gabian pouvait légitimement prétendre. Nous les laissons face à leur conscience…

Quant à la présomption d’innocence, qui implique que l’identité des prévenus ne soit pas révélée avant une éventuelle condamnation, elle s’applique dans les colonnes de Var Matin aux délinquants, aux dealers et aux trafiquants d’armes mais visiblement pas aux volatiles.

Procès de Moscou, presse de propagande, ajoutez à cela une véritable chasse aux sorcières à l’encontre des « taupes » qui, en mairie ou dans les rangs de la majorité, fourniraient des informations à nos journalistes, et vous obtenez tous les ingrédients d’un bon vieux régime totalitaire.

Poussé dans ses retranchements par les accusations implacables de notre article « 8 à 0 », Jean-Pierre GIRAN a préféré jouer sur la corde sensible en nous accusant ouvertement de nous en prendre à sa famille.

Bien au contraire, nous avons toujours veillé à préserver son intimité ; ne prêtant pas cas aux rumeurs, secrets d’alcôves ou autres butinages qui circulent à son sujet et ne nous intéressant qu’aux faits qui relèvent uniquement de la sphère publique à savoir la collusion, les conflits d’intérêts, le népotisme, l’affairisme, le favoritisme et autres démêlés judiciaires.

Que le maire de Saint Cyr sur mer ait été récemment condamné à 15 000 € d’amende par le tribunal correctionnel de Toulon pour délit de favoritisme dans le cadre de l’attribution à la société MGPL d’une concession de plage est un fait public avéré.

Que la société MGPL soit codirigée par Maxime GIRAN et Pascal LAABAN est un fait public avéré.

Que Patrice LAABAN soit le fils du gangster marseillais, Richard LAABAN, est un fait public avéré.

Et les larmes de crocodiles de Jean-Pierre GIRAN n’y pourront rien changer…

Ici, au gabian déchainé, nous nous en tenons aux faits en prenant d'un battement d'ailes une certaine hauteur ; ce qui nous permet de mieux comprendre les interconnexions entre les différents sujets que notre Pravda locale s’évertue à ne pas voir.



En effet, nous ne sommes pas dupes et avons parfaitement compris que toute l’affaire « gabian déchainé » n’était qu’un écran de fumée permettant au maire de passer sous silence le vrai sujet de ce conseil municipal, à savoir le centre commercial du nautisme (délibérations 7, 8 et 9 à l’ordre du jour).

Car, contrairement à Colin, le journaliste zélé de Var-Matin, nous ne sommes panés de la dernière pluie et avons bien compris que le maire essayait de noyer le poisson (du colin, cela va sans dire…) pour ne pas parler du sujet qui fâche.

Vous constaterez d’ailleurs dans la vidéo de retransmission du conseil municipal que la première partie, au cours de laquelle ont été votées les délibérations sur le centre commercial du nautisme (CCN), n’a pas été filmée (une panne de micro apparemment), nous privant ainsi des interventions des différents groupes d’opposition qui s’interrogeaient légitimement sur ce curieux transfert de fonds proposé au vote ; rendant de fait insincères les comptes de la commune et du Port pour les années précédentes.

Heureusement que les techniciens ont pu réparer à temps pour filmer la larmoyante diatribe du maire contre le gabian. Cela aurait été en effet dommage de nous priver d’un tel spectacle !!!

Pas de retransmission vidéo des échanges avec l’opposition sur le CCN et un journal qui n’a pas non plus jugé bon de parler de cette « régularisation » dont le montant est pourtant tout sauf anecdotique.

A croire que le maire a ressorti sa carte « rédacteur en chef du journal local » du fameux jeu de Monopoly édition hyéroise.

Panne de micro couplée à une panne de journaux : la recette est simple mais il n’en fallait pas plus pour museler une nouvelle fois la démocratie locale.

Pourtant, Dieu sait qu’on aurait pu en dire sur le marché de « travaux de réhabilitation du centre commercial du nautisme, de la base nautique du port et de ses abords ».

A commencer justement par ce curieux transfert de 965 686,26 € TTC (une paille) du budget communal vers celui du Port.

Selon les propres termes du maire, il s’agirait d’une simple « régularisation » afin de ne pas faire supporter aux commerçants du centre commercial du nautisme le coût des travaux municipaux.

Inutile de vous dire que nous n’en sommes pas vraiment convaincus…

Tout d’abord parce que ce transfert n’était pas prévu dans le budget primitif du Port, pour l’exercice 2021 ; donnant ainsi l’impression d’un bricolage de dernière minute.

Mais surtout quand on sait que le représentant des commerçants du port, qui avait signalé à la mairie dès octobre 2019 cette anomalie financière, a écrit le 20 septembre dernier aux élus et aux commerçants du port afin de leur faire part de son intention de confier ce dossier à ANTICOR (association de lutte contre la corruption Ndlr).

De notre côté, nous avons fait notre travail de journalistes (ou de délateurs suivant comment on voit les choses) et avons donc contacté le représentant des commerçants (qui s’est refusé à tout commentaire ; nous renvoyant vers les échanges de correspondances entre le maire et les commerçants Ndlr) ainsi que Jean GALLI, le responsable régional de l’association ANTICOR.

Ce dernier nous a bien confirmé que l'association avait été saisie du dossier du centre commercial du nautisme, que différents documents et justificatifs avaient été demandés à la commune au cours des dernières semaines dans le cadre de la passation de ce marché public (d'un montant total de près de 3,6 millions d'euros Ndlr) et qu'une réunion avait même été organisée à ce sujet en visio-conférence, le 3 novembre dernier, en présence du maire.

Jean GALLI nous a d'ailleurs également confié que ce n'était pas le seul dossier local sur lequel l'association anti-corruption travaillait actuellement, et qu'ils s'intéressaient plus particulièrement à l'attribution litigieuse de concessions de plages sur le littoral hyérois.

A l’aune de ces informations, ne serait-ce donc pas plutôt la saisine d’ANTICOR et la menace d’un signalement au Procureur de la République qui aurait conduit le maire, contraint et forcé, à cette « régularisation » ?

Nos investigations ainsi que les différents témoignages que nous avons pu recueillir nous ont permis de comprendre que cette « régularisation » de près d’un million d’euros n’était en définitive que le sommet de l’iceberg du Centre Commercial du Nautisme, dossier tentaculaire sur lequel nous reviendrons bien évidemment en temps voulu.

Aujourd’hui, nous avons simplement souhaité mieux vous faire comprendre le « pétage de plomb » en direct du maire lors du conseil municipal du 19 novembre dernier ; opération de diversion menée de main de maitre par un vieux briscard de la politique et parfaitement médiatisée à grands renforts de larmes de crocodile.

Car, ce jour-là, il était en effet beaucoup plus facile pour Jean-Pierre GIRAN de parler de la « merde » du gabian déchainé plutôt que des malfaçons du centre commercial du nautisme, probablement plus simple de dénoncer un nouveau régime de Vichy plutôt que d’admettre des détournements de fonds et, surtout, infiniment plus commode pour lui de parler de délation que de corruption…







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