En un tour de bocal

On prête souvent au poisson rouge une capacité mémorielle extrêmement limitée.

Tournant et virant dans son bocal, il redécouvrirait ainsi le monde toutes les 9 secondes, selon la croyance populaire.

De nombreuses études scientifiques, dont celle de la très sérieuse National Institutes of Health, se sont d'ailleurs penchées sur le sujet et il semblerait que la supposée « mémoire de poisson rouge » ne soit finalement qu'un mythe ; celui-ci étant parfaitement capable de se souvenir d'événements pendant plusieurs semaines.

Après avoir tordu le cou à cette légende urbaine, il serait intéressant de se pencher également sur les capacités cognitives de nos hommes politiques qui souffrent pour la plupart, eux aussi, d'amnésie chronique.

Et comme la science ne saurait avoir de parti pris, nous allons prendre, une fois n'est pas coutume, comme sujet d’expérience un élu d'opposition, en l'occurrence le conseiller municipal et métropolitain Jean-David MARION du groupe Hyères Tout Naturellement (HTN).


Jean-David MARION

Commençons notre expérience en observant attentivement son vote lors du conseil municipal du 19 novembre dernier sur la délibération N°30 relative à la signature d'une convention entre la commune, la Métropole et l'Etablissement Public Foncier pour l'acquisition des terrains des futures constructions aux Rougières (les 29 hectares de terrains situés derrière la piscine municipale Ndlr).

Comme tous les autres élus du groupe Hyères Tout Naturellement, notre sujet d'étude vota CONTRE cette délibération.


Extrait du compte-rendu du conseil municipal
du 19/11/2021

Renouvelons maintenant l'expérience cette fois-ci au Conseil Métropolitain du 16 décembre dernier où siégeait Jean-David MARION en tant que seul élu du groupe HTN.

Ce jour-là figurait en effet à l'ordre du jour exactement la même délibération que celle votée lors du conseil municipal hyérois du 19 novembre.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il aurait donc fallu logiquement s'attendre à ce que notre sujet d'étude réitère son vote précédent.

Pourtant, contre toute attente, il vota cette fois-ci POUR cette délibération qui fut ainsi adoptée à l'unanimité des élus métropolitains.


Extrait du compte-rendu du conseil métropolitain
du 16/12/2021

Selon les premières observations, il semblerait donc que la mémoire politique de notre sujet soit inférieure à 27 jours ; laps de temps séparant ses deux votes diamétralement opposés.

A moins que l'expérience ne soit faussée par des artéfacts tels que l'éloignement géographique (17,3 km), l'effet de meute (81 conseillers métropolitains) ou bien encore par la présence d'un mâle dominant ?

Une fois ses résultats consolidés, la publication de cette étude permettra sans doute de faire avancer la science et ainsi de mieux comprendre le phénomène d'amnésie chronique dont souffrent nos hommes politiques.

Et puisqu'il existe déjà bon nombre d'articles scientifiques sur le thème du « syndrome du poisson rouge », les scientifiques à l'origine de cette étude sont actuellement à la recherche d'un titre leur permettant de se singulariser.

Pourquoi pas la « valse des MARIONnettes » ?



EPILOGUE

Mis en cause dans notre article, Jean-David MARION nous a fait parvenir le PV officiel transmis en Préfecture qui, contrairement au compte rendu mis en ligne sur le site de la Métropole, précise qu'il y a eu 6 absentions (dont la sienne) lors du vote de la délibération 21/12/412.

Extrait du PV transmis en Préfecture (page 5)

S'il admet ne pas avoir eu le temps de lever la main pour voter « Contre » (les délibérations se succèdent en effet à un rythme effréné ; le président FALCO ne prenant parfois même pas la peine de lever la tête pour vérifier les votes à main levée d'un hémicycle de toute façon presque intégralement acquis à sa cause Ndlr), il est en revanche catégorique : il a bien coché la case « Contre » sur le bulletin remis en fin de séance (ce qui fera probablement l'objet d'un rectificatif de sa part lors du prochain conseil métropolitain Ndlr).

Voilà donc comment un vote « Contre » peut, en un savant coup de billard à deux bandes, se transformer en vote « Pour ».

Et comment une délibération du conseil métropolitain peut être considérée « adoptée à l'unanimité » alors qu'il y a pourtant bien eu 6 abstentions…

Vieille promesse électorale, la prise en compte dans les suffrages des votes nuls et des absentions, vous en rêviez ? FALCO l'a fait !!!

Quant à nous, pour nous en être (seulement) tenus à un compte-rendu officiel de conseil métropolitain, nous présentons toutes nos excuses à Jean-David MARION qui, contrairement à Jean-Pierre GIRAN, Edwige MARINO, Véronique BERNARDINI, Francis ROUX et François CARRASSAN, avait au moins le mérite de siéger ce jour-là...





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