Chez le glacier, la conseillère municipale turbinait au black ?

Lorsque la gelateria « la Dolce Vita » a ouvert ses portes en centre-ville, le 15 mai dernier, tous les hyérois s'en léchaient déjà les babines, pressés de déguster glaces et sorbets aux saveurs transalpines.

Pour Mar et Gabriele, les patrons siciliens de ce nouveau commerce situé 4 avenue du Général de Gaulle, ce n'était pas qu'un simple nom apposé sur une enseigne mais bien un véritable art de vivre ; poussant le détail jusqu'à recruter Federico, un serveur venu tout droit d'Italie, sorte de clin d'œil au réalisateur de leur film fétiche, palme d'or à Cannes en 1960.

La « Dolce Vita », l'éloge de la vie au jour le jour, où l'oisiveté est poussée jusqu'au rang d'art par FELLINI. Il n'en fallait pas plus pour que le « capo » italien, pourtant expert comptable de formation, ne se laisse bercer par ce doux farniente et finisse par oublier tout simplement de déclarer 3 de ses 6 employés (ils étaient en effet 8 à œuvrer dans la boutique ; patron et épouse inclus Ndlr). N'y voyez aucune mauvaise intention de sa part mais plutôt une sorte d'exception culturelle car, au même titre que la pizza, les gelati ou la mozarella di bufala, une des spécialités de nos voisins transalpins est incontestablement la fraude fiscale ; eux qui occupent la première place du classement européen en matière d'arnaque à la TVA.

Et c'est probablement cette douceur de vivre à l'italienne qui aura fait également oublier à Gabriele de payer, depuis mi-juillet, ses 3 salariés déclarés...

Mis au parfum de la situation, nous avons souhaité aller à la rencontre de cet entrepreneur procrastinateur, afin de vérifier les rumeurs. Mais dans la boutique, c'est Corinne SCANTAMBURLO, la conseillère municipale déléguée en charge du commerce et des animations commerciales, sur laquelle nous sommes tombés bec à nez.

Visiblement plus à l'aise derrière un comptoir qu'elle ne l'était dans son cabinet d'esthétique (75 avenue Alphonse DENIS Ndlr), elle accueillait là le chaland avec un large sourire aux lèvres, aussi généreuse dans son tablier qu'une glace à l'italienne, le cheveu délicatement gominé et les doigts dégoulinants de crème glacée aux arômes de noisette du Piémont et de citron de Sorrente.

Était-elle donc officiellement chargée d'aller voler à la rescousse des commerçants du centre-ville en difficulté, se retroussant les manches et mettant elle-même la main à la pâte (à crêpes) ?

Ou l'aurait-on prise au contraire en flagrant délit de travail « au noir » ? Ce qui, convenez-en, serait bien un comble pour une élue au commerce...

Mais ce n'est pourtant pas la seule surprise qui nous attendait dans cette gelateria où Filippo, le conjoint italien de Corinne, « travaille » lui-aussi dans le magasin depuis son ouverture, sans jamais apparemment juger utile d'en informer l'URSSAF.

Pour eux, dont l'institut de beauté ne cessait de péricliter  d'année en année, ce n'était sans doute pas un cream, juste un petit burlo leur permettant de joindre les deux bouts.

Pour nous, en revanche, c'est le parfait symbole de notre commune dont l'image et la probité de nos élus sont un peu plus é-cornets chaque jour...

Dieu seul sait d'ailleurs à quels scandales nous avons bien pu échapper quand on pense que c'est Corinne SCANTAMBURLO qui fut un temps pressentie pour remplacer en tant qu'adjointe Véronique BERNARDINI, la centriste fugueuse (celle-là ne devrait pas vous laisser de glace 😉).

Faute de salaires, les trois  employés « officiels » ont fini par se mutiner le 8 septembre dernier. Pour eux la coupe était pleine, hors de question de continuer à turbiner à l'œil.

C'est donc Corinne SCANTAMBURLO et Filippo qui ont alors assuré le service, le bar et la cuisine pendant plus de quinze jours, jusqu'au 25 septembre plus précisément, date à laquelle la gelateria a finalement baissé le rideau, officiellement en congés annuels après 4 mois seulement d'activité et malgré un été indien pourtant propice à la dégustation de glaces...


Une petite semaine seulement après que Var Matin (une nouvelle fois bien inspiré) leur ait consacré un article vantant « l'essor commercial » du centre-ville, une autre affiche manuscrite, scotchée à la va-vite sur la vitrine, annonçait que le commerce était bel et bien en vente ; le numéro de téléphone à contacter ayant, à l'image de la boutique, un indicatif transalpin.


Article du 19-09-2023
Sur la photo, seulement le patron et son épouse
(prudents, Corinne et Filippo étaient en retrait)


Arrivederci a tutti !!!

Après s'en être payé cet été une bonne tranche (napolitaine), Mar et Gabriele, nos deux spécialistes des glaces à l'italienne auront sans doute préféré filer à l'anglaise, plantant là leurs fournisseurs, leurs créanciers et leurs 3 salariés à qui ils doivent encore 1 mois et demi de salaire ainsi que leurs indemnités de fin de contrat.

Pour revenir maintenant un instant sur le travail « au black », il serait intéressant de savoir si les tranchées et autres galeries creusées dans le centre-ville, qui depuis plus d'un an plombière🍦, n'ont pas contribué, elles aussi, au retour de cette économie souterraine ?


En tout cas, à l'heure où certains commerçants (qui eux payent pourtant bien leurs charges et leurs salariés...) ne se relèveront sans doute pas des travaux de requalification du « triangle d'or » et où la commune se fait manifestement tirer l'oreille lorsqu'il s'agit de les indemniser (nous y reviendrons prochainement), inutile de vous dire qu'avec la concurrence déloyale que leur a fait tout cet été la « Dolce Vita », les autres glaciers du centre-ville ont les boules...

 

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