Villa Noailles : encore un chèque en (Jean-Pierre) BLANC ?
Vendredi, le conseil municipal hyérois s’apprête à voter une avance exceptionnelle – providentielle diront certains – permettant aux associations de poursuivre leur fonctionnement jusqu’au budget primitif 2026.
Une sorte de perfusion républicaine, administrée sans ordonnance, histoire d’aider les plus cigales d’entre elles à passer l'hiver.
Noaillée dans la masse de cette délibération, une association retient évidemment toute notre attention : celle de la Villa Noailles dont l'avance (66 000 €) représentera les deux tiers de leur subvention annuelle (100 000 € pour 2026) si la délibération est adoptée.
Une coquette somme, versée sans réelles garanties quant à l’usage des fonds, dans un climat d’opacité devenu une véritable signature artistique, savamment entretenu par son conseil d’administration, étrangement toujours en place malgré une ardoise fournisseurs avoisinant les 4 millions d'euros.
D’autres ont pourtant été mis sous tutelle pour bien moins que ça…
Mais à Noailles, l’exception est une tradition. Presque un label.
Ici, personne ne semble en effet pressé de poser les questions qui fâchent, comme par exemple quelle quote-part du prix des billets d'entrée est réellement reversée à la Métropole ? Une contribution symbolique sans doute… symboliquement proche de zéro ?
Autre interrogation qui mériterait pourtant un bon coup de projecteur : est-il exact que l’ancien directeur a négocié une rupture conventionnelle pour son départ ? Pourtant, avec ce trou abyssal dans la caisse, n'aurait-on pas pu imaginer au contraire un licenciement pour faute grave ?
D’autres ont été licenciés pour bien moins que ça…
Sauf que son conseil d’administration ne pouvait sans doute pas licencier Jean-Pierre BLANC pour faute grave sans devoir s’auto-licencier lui-même par ricochet.
Sur l'ensemble de ces sujets, du côté de la Métropole, c’est le silence le plus feutré ; toutes nos questions à la direction générale des services glissent élégamment vers la direction de la Villa Noailles qui semble avoir activé le mode avion de son iPhone 14. Aucun signal, pas même une vibration !
Quant à l’opposition, elle est, elle aussi, aux abonnés absents : visiblement, toujours pas décidée à tirer à BLANC ?
Effectivement, aucun signalement à l’horizon de leur part ; tout au plus murmure-t-on une action solitaire, menée dans la plus grande discrétion... mais qui, paradoxalement, n’émanerait pas de l'opposition mais d'un élu actuel de la majorité.
Ce mutisme collectif ne doit poutant rien au hasard car, bien que l’ogresse Noailles se nourrisse presque exclusivement de subventions publiques, elle n'évolue pas pour autant sans protection. Autour d'elle s'active en effet une garde rapprochée – les enfants de Noailles – sorte de progéniture illégitime qui défend l'édifice ; veillant précieusement au grain en évitant consciencieusement tout scandale (ou presque). Un réseau affairiste parfaitement structuré, vigilant, tantôt dissuasif, tantôt intrusif, dont l'influence palpable dépasse très largement le cadre de la Villa, pour s'étendre jusqu'au cœur même des appareils institutionnels.
Vendredi, l’opposition aura, pour la dernière fois de ce mandat, l'occasion de mettre sur le tapis la légitime question de cette gabegie d’argent public. Reste à savoir si elle s'en saisira ? Sachant que le chemin est déjà balisé puisque l'actuel adjoint à la culture – qui ne fera pas partie de la prochaine aventure – l’a déjà à maintes reprises dénoncé sur les réseaux sociaux, ainsi que dans son dernier ouvrage.
Un baroud d’honneur sans doute ?
Lors du prochain conseil municipal, tout porte à croire en effet que l’avance sera bel et bien votée à l'association Villa Noailles… sans état financier détaillé, sans visibilité sur son budget prévisionnel, sans même de clarification sur les conditions exactes de départ de l’ancien directeur.
Ironie de l'histoire : ces 100 000 € de subventions 2026 à la Villa Noailles représentent également, si nos informations sont exactes, les deux tiers des 150 000 € d'indemnités négociées par Jean-Pierre BLANC pour son depart.
D’autres sont partis pour bien moins que ça…

