L'Anna n'a pas fait long feu
En cuisine, le coup de feu, c'est souvent avant le service.
Mais au restaurant l'Anna, c'est plutôt le dimanche, jour de fermeture du restaurant...
Que s'est-il donc passé à 3 heures du matin, dans la nuit du 25 au 26 septembre dernier, lorsqu’un incendie s’est déclaré rue du Soldat Bellon à Hyères, dans la salle et les cuisines du restaurant l’Anna (anciennement restaurant de la Coupole) ?
Et comment le restaurant a-t-il pu se transformer en fournaise sans que justement personne ne soit aux fourneaux ?
Ce sont les questions auxquelles devra répondre maintenant la police scientifique.
A priori, selon des sources proches de l’enquête, l'hypothèse d'un banal accident de banane flambée semble d'ores et déjà écartée puisque les techniciens ont dénombré pas moins d'une dizaine de départs de feu dans le restaurant avec présence de traces d'hydrocarbures.
Et, si nos informations sont exactes, les enquêteurs recherchent activement un individu aperçu sortant casqué du restaurant peu avant l'incendie puis prenant la tangente sur un scooter conduit par un complice en brûlant alors tous les feux rouges du centre-ville pour rester sans doute sur leur lancée incendiaire. Les recherches de ces deux témoins cruciaux sont bien évidemment rendues plus compliquées par l'absence de plaque d'immatriculation, probablement mal fixée sur leur scooter T-Max.
D’autres témoignages évoquent quant à eux une déflagration entendue par des riverains peu avant le départ de l’incendie, laissant penser à un cocktail Molotov.
Alors incendie accidentel, escroquerie à l'assurance, vendetta ou créance impayée ?
L'avenir nous le dira peut-être, à moins que les causes ne soient jamais établies comme ce fut le cas par exemple lors de l’incendie inexpliqué du Sax sur le port d’Hyères le 20 octobre 1993, remboursé pourtant rubis sur l'ongle par l'assurance qui n'y aura vu que du feu. Une chose est certaine, un qui ne doit pas dormir sur ces deux oreilles en ce moment, c’est justement l'assureur de l'Anna (Generali selon nos informations).
6 mois seulement après son inauguration, quelle tristesse de voir partir en fumée cet établissement flambant neuf (oups).
Depuis leur reconversion réussie, c'est le premier coup dur pour ce jeune couple de restaurateurs au tempérament de feu, Yasmine et Mehdi EL MEDJERI, à qui semblait tout réussir jusque-là, du Driver (à l'hippodrome, revendu depuis au sénateur Michel BONNUS) jusqu'aux halles MILONA (à la Moutonne), en passant par le Sao-Praia (à l'Ayguade) où Yasmine eut même droit à 2 reportages de TF1 ; prouvant ainsi que, contrairement à Jeanne d'Arc, elle n'était pas qu'une simple femme au foyer.
Mais, il faut bien l'avouer, leur dernier né, le restaurant italien l'Anna peinait (rigate) à trouver son public : déboires sur les travaux, report de l'inauguration de près de 6 mois, fermeture estivale faute de clientèle, décidément rien ne leur aura été épargné…
Pourtant, sur le papier, tout est fait pour que cet établissement de près de 900 m² soit le nouveau lieu festif select hyérois : un million d’euros de travaux, une décoration luxueuse, un service de voiturier (comptez 15 € pour la prestation), une tenue correcte exigée (les clients en baskets ou en short étaient en effet refoulés par le vigile à l’entrée dont on ne connait pas en revanche ses consignes en matière de bracelets électroniques), une carte bistronomique haut de gamme avec des soles meunières à 65 € (dans la première version de leur carte, revue depuis à la baisse NDLR) et des steaks à la mode Ribéry (facturés jusqu’à 12 € les 100 grammes).
Mais surtout une carte des vins digne des plus grandes tables étoilées : la fierté de Mehdi, l’œnologue en chef, toujours prompt à vous dégainer son impressionnante collection de magnums.
Depuis juillet 2020, que de chemin parcouru pour l'ancien restaurant de la Coupole qui devait, à l'origine, être racheté par la commune pour en faire un restaurant sous forme de délégation de service public.
Ce qui n’avait pas manqué à l’époque de faire réagir l’opposition qui voyait là un risque de concurrence déloyale vis-à-vis des autres restaurateurs du centre-ville.
La délibération du conseil municipal ayant été contestée devant les tribunaux, le maire retira donc son projet mais il est intéressant de remarquer que c’est justement une délégataire de service public (en l’occurrence Yasmine EL MEDJERI) qui acquit ensuite le restaurant mis en vente pour près d’1,6 M€.
De là à penser que Yasmine, proche de Roland ATLAN (chauffeur et garde du corps bénévole du maire), était déjà pressentie pour obtenir la future DSP, il n'y a qu'un pas que nous vous laissons bien sûr le soin de franchir vous-même si vous le souhaitez, puisqu'il s'agit là évidemment de politique fiction ; le maire ayant entre temps renoncé à son rocambolesque projet de brasserie municipale.
Mais cette hypothèse trouve également un nouvel écho dans les rumeurs qui circulent actuellement ; annonçant la présence du couple EL MEDJERI dans les futures halles hyéroises, avenue des Iles d'Or, tout comme on les retrouve également à la Moutonne, aux halles MILONA où ils occupent plusieurs stands dont le très convoité bar central, seul et unique débit de boissons des halles.
Ce qui est certain, c’est que Yasmine EL MEDJERI aura été obligée de revoir sa copie ; renonçant à racheter le Guillaume TELL pour acquérir le restaurant de la Coupole (qu’elle pensait peut-être louer au départ à prix d'ami ?) tout en cédant ses parts du Sao-Praia pour financer les travaux de son nouveau restaurant, en passant d'ailleurs par un épisode assez cocasse où elle essayait tant bien que mal de justifier auprès de son entourage l'origine de ses fonds par l'héritage d'un providentiel oncle (d'Amérique ?)...
Sans vouloir jeter d'huile sur le feu, ni faire feu de tout bois, la question qui nous brûle maintenant les lèvres : L’Anna rouvrira-t-il ?
Pour un(e) de leurs employé(e)s, rien n’est moins sûr d’autant plus que des rumeurs de vente circulaient déjà il y a quelques semaines (pour un montant de près de deux millions d’euros) ; Mehdi EL MEDJERI avouant lui-même, peut-être de manière prémonitoire, « ne jamais rester très longtemps au même endroit ».
De vrais saltimbanques, nos deux tourtereaux mais certainement pas des pyromanes, nous en mettrions notre main (ou plutôt notre aile) au feu. Car, n'en déplaise à notre Johnny national, l'ancienne spécialité de Mehdi, ce n'était pas d'allumer le feu mais plutôt de l'ouvrir.
Après le Petit Bain, le Sao Praia, l'Anna, le Castel Bay et maintenant Madame M sur le port, souhaitons simplement que l'arrivée de ces nouveaux commerçants, attirés implacablement par la politique municipale de redynamiSation des commerces, n'aboutisse pas à la redynamiTation de notre commune, comme ce fut le cas du temps de Hyères les bombes...