L'Autoroute A570 bientôt à 50 km/h ?
Réduire la vitesse à 50 km/h sur les 200 premiers mètres de l’autoroute A570, entre le rond-point Petit et l’échangeur de la Recense, c’est la demande formulée par le CIL Godillot, lors de son assemblée générale, le 3 mars dernier.
Cette mesure, complétée d’un mur anti-bruit et d’un nouvel enrobé « acoustique », permettrait, selon l'association, de protéger des nuisances sonores les futurs habitants des 400 logements de la ZAC de la Crestade.
Comme nous vous l’annoncions dans un précédent article (lire ici), les premiers parpaings du mur anti-bruit à charge du contribuable hyérois viennent donc d’être posés le 3 mars dernier par ce CIL, selon le sacro-saint principe de l’intérêt collectif.
C’est louable de la part de cette association de quartier que de vouloir protéger du bruit ses futurs adhérents mais peut-être aurait-il mieux valu lui préférer une autre mesure, sans doute plus efficace… à savoir engager un recours contentieux (le sport local selon Jean-Pierre GIRAN) contre le permis de construire de la Crestade qui ne respecte pas la distance minimale de retrait par rapport à l’autoroute (100 mètres) justement censée protéger les riverains contre les nuisances sonores et la pollution de l’air.
Plutôt qu’un recours, le CIL préfère donc faire diminuer la vitesse sur l’autoroute, à la grande joie des promoteurs puisqu’en passant de 110 km/h à 70 km/h, la réduction de la distance minimale de construction de 100 à 75 mètres leur aura fait gagner près de 6250 m² de terrains constructibles (soit un potentiel de 25 000 m² de surface de plancher en R+3).
Et en passant maintenant de 70km/h à 50 km/h, on pourrait même imaginer qu’ils puissent encore construire davantage dans la mesure où le (généreux) PLU hyérois autorise dans cette zone des constructions jusqu’à 5 mètres des autres voies de circulation (soit un gain total estimé de 65 000 m² de surface de plancher).
Mais attention toutefois à ne pas tirer sur l’ambulance et n’accablons surtout pas la SPLM, aménageur de la ZAC de la Crestade, qui a en ce moment bien d’autres chats à fouetter entre un rapport accablant de la cour régionale des comptes et un dépôt de plainte d’élus de l’opposition valettoise pour corruption, favoritisme, prise illégale d’intérêts, détournements de fonds publics et soustractions de biens publics, qui lui ont d'ailleurs valu un article récent du journal Médiapart (lire ici), une nouvelle fois passé sous les radars de notre gazette locale…
Soyons (pour une fois) constructifs et profitons plutôt de cette tendance à la baisse (de vitesse, pas de constructions Ndlr) pour aller encore plus loin et transformer purement et simplement l’autoroute en voie piétonne voire même en coulée verte ; en sautant même sur l’occasion pour créer une piste cyclable injustement refusée à notre avenue Gambetta.
Et, quitte à y être, on pourrait même imaginer y transférer le marché du samedi matin en centre-ville, le temps que les travaux du triangle d’Or soient achevés, non ?
Réfléchissez y deux secondes, ce n’est pas si idiot que ça d’autant plus qu’on a déjà sous la main des commerces de proximité…
Pour cela, rien de plus simple, il suffit d’appliquer la méthode Coué en commençant, à l’instar du CIL Godillot lors de son assemblée générale (lire l’article ci-dessous), par ne plus parler d’autoroute A570 mais de route départementale RD98.
N'importe quel politique vous le dira, un mensonge répété mille fois finit toujours par devenir vérité ; l’essentiel étant de le faire avec suffisamment d'aplomb.
Et si d’aventure, on vous faisait remarquer que la RD98 ne passe pas par-là, vous pourriez toujours prétexter que c’est simplement parce que la mise à jour des GPS et de Google Map n’a pas encore été faite…
Dans un tel contexte, inutile de vous préciser que notre bon maire était comme un (petit) coq en pâte dans ce CIL friendly où l’ancien président faisait même partie de son comité de soutien aux dernières élections municipales. Du coup, notre édile préféré adopta la « zen attitude » tout au long de cette assemblée en se surprenant lui-même à serrer la pogne du vilain petit canard du CIL, le vice-président procédurier (Philippe FERRE est en effet l’auteur d’un recours individuel contre les permis de construire de la ZAC de la Crestade) qu’il n’avait pas hésité, quelques années plus tôt, à envoyer publiquement chez les grecs (c’est un doux euphémisme) lors du forum des associations 2014 en expérimentant au passage sur lui sa double clé de bras qui fera, 8 ans plus tard, sa renommée face à l’opposante Chantal PORTUESE…
Ce soir-là, vous l’aurez compris, pas de procès en bétonisation à redouter pour Jean-Pierre GIRAN et, surtout, pas de sujets embarrassants à mettre sur (sous) le tapis comme par exemple le retrait des 100 mètres par rapport à l’autoroute ou bien encore la découverte (et la disparition) de tombes médiévales à la ZAC de la Crestade (lire notre article ici).
Car, c’est bien connu, le godillot, comme on appelle l’habitant du quartier éponyme, est docile et ne pose jamais de questions…