Rentrée anticipée pour les élus hyérois

L'été tire sa révérence, et avec lui s'envole le doux parfum des vacances, remplacé par l'odeur moins enivrante des cartables en polyester et de la colle à papier.

Pour petits et grands, sonne maintenant l'heure de la rentrée et il faut bien se résoudre à échanger les maillots de bain contre les tailleurs et les costards-cravates.

Mais alors que les élus hyérois s'attendaient à quelques jours supplémentaires de farniente, le prochain conseil municipal n'étant prévu que le 20 septembre prochain, une invitation tombée ce vendredi dans leur boites mails a fait l'effet d'une cloche de fin de recréation, sonnant le glas de leur rêves estivaux et les rappelant aux tristes réalités quotidiennes.

Ils y apprennent en effet qu'un conseil municipal vient d'être programmé le 6 septembre, exclusivement consacré à l'examen du rapport de la Chambre Régionale des Comptes (CRC).

Encore une fois, la rhétorique est poussée jusqu'au rang d'art par notre premier magistrat puisqu'à aucun moment dans cette invitation il n'est fait mention de « conseil municipal extraordinaire », afin sans doute de donner l'impression que tout est maîtrisé, tout est sous contrôle !

Or, il n'en est rien et pour preuve la folle agitation qui règne au 5ème étage de Clotis (lire ici) depuis début juillet, date à laquelle le rapport leur a été transmis ; élus et fonctionnaires enchaînant les RDV avec les avocats de la commune ainsi qu'avec d'autres, plus discrets (du moins en théorie).

Réglementairement, la commune dispose de 2 mois pour communiquer le rapport de la CRC aux élus, conformément aux dispositions du Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT).

Mais dans un élan de stratégie digne des plus grandes manœuvres militaires, le maire a préféré attendre le tout dernier moment, histoire de laisser l’opposition le plus longtemps possible le bec dans l'eau...

Ne pouvant plus reculer davantage, cet ancien professeur agrégé a donc anticipé, contraint et forcé, la rentrée scolaire pour son grand oral de rattrapage et le premier examen de l'année pour les élus de l'opposition qui, contrairement au maire qui potasse son cours magistral depuis près de 2 mois, n'ont encore aucune idée à ce jour du sujet d'interrogation.

À la pertinence de leurs questions le 6 septembre prochain, nous verrons bien lesquels d'entre eux ont fait leurs devoirs de vacances et quels autres auront passé l'été les doigts de pied en éventail ; arrivant comme à leur habitude la fleur au fusil et la tête encore à la plage.

Quant au contenu de ce fameux rapport, mystère et boule de gomme... Le maire, dans un souci de transparence toute relative, attend en effet les 5 jours francs de convocation pour divulguer enfin l'intégralité du document (du moins, s'il finit bien par le faire) et c'est donc au compte-gouttes que l'information filtre, preuve supplémentaire de cette grande volonté de transparence démocratique que le député GIRAN prônait en son temps dans ses 42 propositions au président SARKOZY pour améliorer la démocratie locale (à lire ici pour rigoler un peu).

A ce stade, nous ne savons évidemment pas encore si tout ou partie de ce rapport concerne le Centre Commercial du Nautisme (CCN) bien qu'on puisse un peu s'en douter quand on sait que les 4 fonctionnaires BCBG (tout autant pour leur style que pour leurs initiales) qui ont travaillé sur ce dossier du CCN seront auditionnés mi-octobre à Paris, non pas pour un casting de « The Voice » (bien que certains soient passés maîtres dans l'art de jouer du pipeau), ni pour une des caméras cachées de l 'émission « le pire gendre » sur C8, mais bien devant la 7ème chambre de la Cour des Comptes, chargée du contentieux, antichambre du pénal en quelque sorte.

Lors du prochain conseil municipal extraordinairement ordinaire, nous saurons bien si « El Professor » a reçu de la part de la CRC un prix d'excellence, des bons points ou plutôt un bonnet d'âne...

Mais dans ce dernier cas, comptons sur toute la maestria de notre roi incontesté de l'enfumage pour continuer à se cacher derrière son petit doigt ou bien encore derrière son lavabo, tactique personnelle de diversion certes assez osée mais qui a déjà fait largement ses preuves...



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